Maladies Respiratoires


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Pourquoi le froid favorise certaines maladies

Tristan Vey - le 14/01/2013

FOCUS - Plusieurs pathologies, notamment cardiaques et respiratoires, nous touchent plus volontiers en hiver.

La surmortalité hivernale est un fait épidémiologique bien établi. En 2006, une étude évaluait à 15.000 le nombre de décès excédentaires survenant chaque année en hiver en France. L'accroissement est en partie lié à une hausse du nombre de maladies respiratoires, dont la grippe, et à une multiplication des accidents cardiaques. Mais quel rôle précis vient jouer le froid dans cette augmentation? Y a-t-il plus d'agents infectieux? Sommes-nous plus fragiles?

La première explication, générale, s'applique à toutes les maladies contagieuses par voie aérienne (grippe, bronchite infectieuse, rhume, angine virale, etc.). Selon un rapport de 2009 de l'Institut de veille sanitaire sur la physiologie du froid, «la tendance à la concentration de la population dans des espaces confinés et peu ventilés (quand il fait froid) augmente le risque d'infections croisées». Pour Bruno Lina, directeur du laboratoire de virologie et pathologies humaines de la faculté de médecine de Lyon, «le confinement est un élément déterminant» pour expliquer la recrudescence hivernale de pathologies respiratoires.

L'expression «prendre froid» vient de là

D'autre part, notre corps met en place une stratégie pour réchauffer l'air froid inspiré avant son arrivée dans les poumons. Les muqueuses nasales transfèrent à cet air de l'eau à la température du corps (phénomène qui explique au passage le «nez qui coule» en hiver). Ce transfert de chaleur humidifie l'air et provoque l'assèchement de la barrière physique que constitue le mucus. Les virus et les bactéries entrent alors plus facilement dans notre corps.

Le froid altère parallèlement le fonctionnement de notre système immunitaire. «Les cellules se déplacent moins vite, ce qui ralentit la réponse immunitaire et laisse du temps au virus pour s'installer», note Bruno Lina. Les cils qui nettoient régulièrement nos bronches sont également moins efficaces lorsque les températures sont hivernales. Tous ces éléments expliquent, au moins en partie, la recrudescence en hiver des rhumes et autre bronchites. C'est vraisemblablement ce qui a donné naissance à l'expression «prendre froid».

Luc de Saint-Martin Pernot, médecin interniste au Centre hospitalier régional universitaire de Brest, évoque aussi, dans le numéro d'octobre 2011 du magazine Pour la science , «la sécheresse accompagnant le froid et les polluants atmosphériques, dont les concentrations augmentent car les habitations sont insuffisamment ventilées». Ces deux facteurs «provoquent une irritation des voies nasales et bronchiques», explique-t-il, ajoutant que cela augmente le «nombre de protéines ICAM-1, “serrures” par lesquelles les rhinovirus responsables du rhume entrent dans les cellules et les infectent».

Le virus plus résistant quand il fait froid

Du côté des virus, comme les rhinovirus responsables des rhumes, le froid constitue au contraire un avantage. En attendant de se mettre au chaud dans notre corps pour «éclore», le microbe est enveloppé dans une petite coque protectrice. Cette dernière est d'autant plus résistante que l'air est froid. En hiver, la diminution de l'ensoleillement limite aussi l'exposition des virus aux rayons ultraviolets qui les dégradent naturellement. Autrement dit, la durée de vie d'un virus augmente lorsque la température baisse et que le soleil se cache. Son pouvoir contagieux en est renforcé. À noter que ces deux éléments valent aussi pour le virus de la gastro-entérite dont les épidémies chez l'enfant surviennent systématiquement en hiver.

L'augmentation des pathologies cardiovasculaires est quant à elle une conséquence quasi mécanique de la température. Lorsqu'il fait froid, les vaisseaux sanguins se contractent pour limiter les pertes de chaleur de l'organisme. Cela induit une plus grande viscosité du sang qui met notre cœur à rude épreuve. Des chercheurs américains ont également soutenu en 2012 qu'une alimentation moins saine et une diminution de l'activité physique en hiver pourraient aussi expliquer cette recrudescence de maladies cardiovasculaires.

Figaro santé


 

 

 

UN LARYNX ARTIFICIEL A STRASBOURG

 

 

 

            Une équipe médicale française a testé avec succès le remplacement du larynx d’un homme de 65 ans souffrant d’un cancer par un dispositif artificiel en titane. La société ProTip, basée à Strasbourg, a annoncé le succès de cette opération, menée entre juin et novembre 2012 par le service d’ORL par le Pr Christian Debry de l’hôpital universitaire de Strasbourg-Hautepierre.

 

 

            Selon ProTip, l’opération permet au patient ayant subi une trachéotomie après ablation du larynx de respirer à nouveau normalement, et non pas par un orifice dans la gorge. Le patient retrouve une respiration naturelle, mais la parole n’est pas restituée.

 

 « Une vie quasi normale »

 

             « Les patients qui respirent par trachéotomie ont un sentiment assez fort de désocialisation en plus du problème de ne plus pouvoir respirer par la bouche. Cet implant permet aux patients de retourner à une vie quasi normale », affirme le PDG de ProTip Maurice Bérenger.

 

 

                        De 1 800 à 2 000 patients subissent chaque année une ablation totale du larynx en France, le plus souvent à cause d’un cancer.

 

 

            L’équipe médicale strasbourgeoise a réalisé cette opération en deux temps. Au moment de la laryngectomie (ablation du larynx), le patient s’est vu poser une bague en titane poreux sur la trachée de la gorge. Puis, quelques semaines plus tard, une fois la trachée cicatrisée, l’équipe a posé un dispositif à valves.

 

  

            « Du fait du type de matériau dont elle est composée, la bague est capable de s’intégrer avec les tissus environnants » pour faire «  partie intégrante de la gorge », précise le Pr Debry.

 

 

            Ce dispositif n’est toutefois pas encore autorisé à la vente. A cet effet, le fabricant a indiqué qu’il lancera une étude clinique dans plusieurs pays, notamment en Belgique, Italie et Turquie.

 

                                                           Le républicain Lorrain du 08.10.2013