Le syndrome d’apnée du sommeil chez l’enfant
Chez l’enfant, la cause la plus fréquente d’apnée du sommeil est la présence de grosses amygdales qui sont souvent la conséquence d’angines ou de rhinopharyngites à répétition. D’autres causes sont liées aux malformations faciales congénitales (maladie de Pierre Robin par exemple) ou à des anomalies chromosomiques (trisomie 21…). L’obésité est aussi un facteur de risque.
1 à 2% des enfants âgés de 4 à 5 ans souffrent d’apnées du sommeil. Spécificités du syndrome chez l’enfant, diagnostic, traitement… Zoom sur cet agresseur du sommeil des petits.
Mon enfant souffre-t-il de SAOS ?
Votre enfant ronfle bruyamment ? Ces ronflements sont entrecoupés par des pauses respiratoires parfois impressionnantes ? Il dort mal, son sommeil est agité, il fait pipi au lit, alors qu’il était propre. Son réveil est souvent difficile ? Dans la journée, il est très fatigué, il a besoin de faire la sieste, ou, à l’inverse, il est très agité et hyperactif ? Il souffre peut-être d’un syndrome d’apnées du sommeil. Le SAOS chez l’enfant se définit par la survenue de pauses respiratoires anormales durant une période d’environ sept heures de sommeil. Le mécanisme des apnées chez l’enfant est essentiellement obstructif. La première cause ? La présence de grosses amygdales ou de grosses végétations. Une étude a révélé que le ronflement et d’autres signes de troubles respiratoires du sommeil pouvaient être un facteur de risque pour d’éventuels problèmes d’hyperactivité. L’apnée du sommeil non traitée contribuerait à l’hyperactivité chez les enfants de plus de 4 ans. Dans de très rares cas, lors d’apnées sévères, certains enfants atteints d’apnées du sommeil ne grandissent pas et ne grossissent pas correctement. Enfin, lorsqu’il n’est pas diagnostiqué et, donc pas traité, le syndrome d’apnées obstructives du sommeil peut avoir des conséquences cardiaques.
Le diagnostic
C’est l’interrogatoire des parents qui oriente le diagnostic. Ceux-ci décrivent un ronflement entrecoupé par des pauses respiratoires de quelques secondes. L’enfant reprend ensuite sa respiration très bruyamment, puis le ronflement reprend son rythme. Un examen ORL permet d’évaluer l’état de la muqueuse nasale, la position de la cloison nasale, le volume des amygdales et des végétations ainsi que la morphologie du visage, en particulier du maxillaire. Enfin, l’examen clinique recherche des facteurs de risque, comme une obésité. Le diagnostic se fait sur la polysomnographie, examen de référence. Cette étude effectuée dans des laboratoires spécialisés, donne des renseignements très précis sur la qualité du sommeil et la respiration, permettant le diagnostic et l’évaluation des conséquences d’un trouble du sommeil.
Un traitement chirurgical
Chez les enfants dont l’apnée du sommeil est due à une hypertrophie des amygdales, cas le plus fréquent, on peut procéder à l’ablation de celles-ci pour résoudre le problème. L’amygdalectomie permet dans la majorité des cas de faire disparaître les symptômes. Ce traitement chirurgical s’accompagne d’une amélioration spectaculaire des symptômes cliniques. Parfois, les résultats sont moins nets, s’il y a une obésité associée et en cas de pathologie autre. Chez les enfants obèses, la perte de poids peut suffire à stopper les apnées. Parmi les traitements, figure aussi le masque nasal de nuit afin de fournir une pression positive continue dans les voies respiratoires supérieures.
Si votre enfant a de grosses amygdales, qu’il ronfle et que sa respiration s’accompagne de pauses silencieuses pendant la nuit, vous savez ce qu’il vous reste à faire : consulter votre médecin. Les troubles respiratoires, le syndrome d’apnées du sommeil en particulier, sont en effet sous-estimés chez l’enfant. Pour le Dr Brigitte Fauroux, Service de Pneumologie Pédiatrique à Trousseau, « les pédiatres et médecins généralistes devraient faire un interrogatoire systématique pour détecter ces problèmes ».
Témoignage d’une maman : par Magalie Martin
« Mon enfant souffrait d’apnées du sommeil ». « Mon petit garçon de 3 ans, Guillaume, ronflait très fort, il était tout cerné, tout pâle. Il s’endormait pendant la journée. Notre médecin a fini par nous adresser à un spécialiste. Après des examens et une polysomnographie, nous avons appris que Guillaume souffrait d’un syndrome d’apnées du sommeil. Nous ne savions pas que les enfants pouvaient avoir ce problème. En fait, une hypertrophie des amygdales l’empêchait de respirer correctement. Il a été opéré l’an dernier à 4 ans, on lui a enlevé les amygdales et les végétations. Depuis, il va bien, il est en grande forme ! Je conseille aux parents d’y penser quand leurs enfants présentent ces signes. »
Extrait de : « La Lettre du Souffle »
Collaboration du Dr Brigitte Fauroux, Service de pneumologie pédiatrique, Hôpital Trousseau
POUR EN SAVOIR PLUS : Kahn André – « Le Sommeil de votre enfant » Ed. Odile-Jacob collection Santé au quotidien